En 1978, le ministère d’État fédéral aux Affaires urbaines lance une consultation publique afin d’étudier plusieurs propositions d’aménagement du Vieux-Port de Montréal, allant d’un développement minimal à un développement intensif comprenant des édifices résidentiels en hauteur dans un ensemble à haute densité. À travers l’Association du Vieux-Port de Montréal, la population exprime de vives critiques face à ces propositions.
En 1982, la Société du Vieux-Port de Montréal commande une étude de mise en valeur du secteur des jetées Jacques-Cartier et de l’Horloge. Cette étude propose le développement intensif du site, notamment l’implantation de centaines d’unités résidentielles, d’immeubles de bureaux, d’un centre commercial et des stationnements. À la lumière de cette étude, la Société procède à la conception d’un plan d’aménagement du Vieux-Port. Ce plan propose une esplanade et une urbanisation des quais.
En 1984, la Société élabore une nouvelle étude de mise en valeur du secteur des jetées Jacques-Cartier et de l’Horloge. Cette fois, on présente un projet d’implantation d’un centre commercial, d’un marché, de musées et même d’une station de métro. En 1985, le changement de gouvernement suscite une nouvelle consultation publique qui est menée en plusieurs phases par le Comité consultatif du Vieux-Port de Montréal, créé à cette fin.
En 1985, Cameron Charlebois est invité à participer au Secrétariat du Comité consultatif du Vieux-Port de Montréal. Le mandat du Comité était d’organiser une consultation publique attirant le plus grand nombre possible d’intervenants de tous les milieux afin de dégager des consensus sur la vocation et l’avenir de ce territoire fédéral. Le processus de consultation publique est divisé en trois volets.
Le premier était la production d’un document d’information et de synthèse dans lequel on invitait la population à venir s’exprimer. Ce document, révisé entre autres par Héritage Montréal, a été distribué à 2000 exemplaires. Le deuxième volet consistait à tenir quatre séances d’audiences publiques en septembre 1985 afin que les Montréalais puissent témoigner de leur attachement au Vieux-Port et formuler leurs attentes ou idées quant à son avenir. Un rapport intérimaire, élaboré sur la base des présentations orales et des mémoires recueillis lors des audiences, a été publié à la mi-novembre et a servi de document de discussion pour le troisième volet, soit la seconde partie des audiences publiques.
Tenues en décembre, ces audiences ont permis de débattre des vocations à privilégier et des propositions concrètes d’aménagement. Héritage Montréal a été très active durant tout le processus, autant en rassemblant la population qu’en publiant des propositions. Le rapport final, déposé en mai 1986, a identifié les types d’activités et les équipements compatibles avec les vocations retenues pour le site. Il a permis l’adoption du plan d’aménagement officiel en 1990, qui a déterminé l’évolution du Vieux-Port de Montréal vers le site qu’on connaît aujourd’hui.
