Le développement du secteur de Lachine est fondamentalement lié aux rapides de Lachine, alors que ces dernières bloquent l’avancée des embarcations entre Montréal et les Grands Lacs. Au XVIIe siècle, alors que Lachine abrite un comptoir de fourrures et un refuge, deux chemins sont ajoutés à la trame viaire : le chemin de Lachine (Lower Lachine Road), premier chemin de portage qui relie Lachine à Ville-Marie, et le Upper Lachine Road (aujourd’hui boulevard Saint-Joseph) qui sert de principale voie de communication vers l’ouest. Afin de contourner les rapides, Dollier de Casson, supérieur des Sulpiciens et seigneur de l’île de Montréal, initie le premier projet de canalisation en Amérique du Nord, en 1689. Ce dernier ne sera jamais complété, mais certains vestiges sont encore présents sur le territoire de Lachine-Est.
Le canal de Lachine est construit en 1821, inauguré en 1824 et élargi en 1843-1848. Il facilite dès lors le transport de marchandises et fournissant l’énergie hydroélectrique nécessaire au fonctionnement des entreprises industrielles. En 1847, Lachine bénéficie également d’une première desserte ferroviaire. C’est dans ce contexte que le territoire aux abords du canal devient, entre 1873 et 1885, chef de file de l’activité industrielle canadienne.
À la fin du XIXe siècle, plusieurs compagnies s’installent dans le secteur de Lachine-Est : la Dominion Bridge, qui se fait connaître dans le domaine de la fabrication de ponts et de structures métalliques, s’installe au nord du boulevard Saint-Joseph en 1885 ; la Dominion Wire et la Dominion Wire Rope and Cable arrivent à peu près à la même époque. Au début du XXe siècle, l’équipementier Allis-Chalmers et la Jenkins Brother viennent compléter le paysage industriel de Lachine-Est.