255
Nombre de propriétés détruites par Concordia Estates Ltd pour la construction du projet La Cité
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« Il faut poursuivre ses rêves. Quand nous avons mis sur pied Héritage Montréal pour sauver des bâtiments de la démolition, nous n’avions aucune idée de la façon d’occuper à nouveau ces bâtiments. Mais nous n’étions pas inquiets. En étudiant et en développant toutes les possibilités, des solutions ont émergé »Phyllis Lambert
255
Nombre de propriétés détruites par Concordia Estates Ltd pour la construction du projet La Cité
30.7
Montant alloué (en millions $) par les paliers fédéral, provincial et municipal pour rénover les unités d’habitation de Milton-Parc en date de septembre 1983
613
Nombre d’unités de logement coopératif dans le quartier Milton-Parc
Situé entre les rues University, Sherbrooke, Saint-Laurent et des Pins, le quartier Milton-Parc a été bâti entre 1875 et 1900 pour les familles bourgeoises. Ce quartier était alors caractérisé par une grande diversité architecturale : de grandes maisons unifamiliales victoriennes, des duplex et triplex, et des immeubles d’appartements. Après la Deuxième Guerre mondiale, le quartier est déserté par les familles bourgeoises qui sont graduellement remplacées par des étudiants, de jeunes professionnels, des familles immigrantes et des familles à revenu modeste. Dans les années soixante, le promoteur Concordia Estates Ltd acquiert 96 % des immeubles pour réaliser un immense projet résidentiel, mettant en péril le quartier et le paysage urbain de Milton-Parc. Dès les années 1970, les résidents du quartier s’opposent à la destruction massive de leur secteur. Malgré cela, 255 propriétés seront détruites pour faire place à un vaste projet de rénovation urbaine dont la première partie, et la seule construite, est le complexe La Cité.
Entre 1958 et 1968, Concordia Estates Ltd a acquis par divers intermédiaires 96 % des propriétés dans Milton-Parc. Face aux rumeurs d’un vaste projet immobilier, les résidents fondent le Comité des citoyens de Milton-Parc en novembre 1968 afin de protéger leur quartier. Par des pétitions, des journées d’étude avec les étudiants des universités McGill et de Montréal, des grèves de la faim, des publications et d’autres stratégies, ils manifestent leurs objections et proposent des alternatives au projet de Concordia Estates.
En 1972, la phase 1 du projet La Cité est amorcée et les locataires de certains quadrilatères sont expulsés. Le 26 mai 1972, lors d’une manifestation organisée par le comité de citoyens, 56 personnes sont arrêtées. Les propriétés restantes de Concordia Estates sont ensuite vendues à une nouvelle compagnie, Paxmill, qui devient alors responsable de gérer ces immeubles. En 1978, le Comité des citoyens de Milton-Parc demande à Héritage Montréal de soutenir leurs démarches en vue d’acheter des îlots et de créer des coopératives d’habitation. Héritage Montréal rencontre alors des représentants de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) afin de convaincre cet organisme d’acheter les îlots de Paxmill.
Le 16 mai 1979, la SCHL acquiert les immeubles pour un montant de 5,5 millions de dollars dans l’objectif d’aider les résidents à mettre sur pied des coopératives d’habitation. La SCHL confie la gestion des propriétés à la Société du patrimoine urbain de Montréal (SPUM), fondée par Héritage Montréal. La SPUM a conçu un plan d’action évaluant les aspects financiers du projet, soit l’achat et la rénovation des immeubles par des associations sans but lucratif. En 1980, on constitue la Société d’amélioration Milton-Parc (SAMP), un autre OSBL, qui devient propriétaire temporaire des immeubles.
Le 23 juin 1987, l’Assemblée nationale adopte un projet de loi privé qui permet d’instaurer une nouvelle structure de gouvernance de ce quartier coopératif. Ainsi, les coopératives et les OSBL présents dans Milton-Parc sont dorénavant propriétaires des terrains, sauf les espaces communs qui sont la propriété d’un syndicat, la Communauté Milton-Parc (CMP). La structure de gouvernance de la CMP est composée de représentants de toutes les coopératives. Cette forme de copropriété est unique et contient à la fois des restrictions liées à la responsabilité sociale et à la non-spéculation.
La création de la Société du patrimoine urbain de Montréal par Héritage Montréal a contribué à la réalisation du projet de quartier coopératif en veillant à sa viabilité financière. L’engagement de la collectivité montréalaise qui s’est battue contre un géant immobilier a permis de sauvegarder un quartier et d’en faire l’un des plus grands projets d’habitation coopérative au Canada, un modèle salué en 2013 par l’organisme Habitat pour l’humanité.
La coopérative Milton-Parc a pu se concrétiser grâce à la force du nombre et au travail synergique de toute la collectivité du quartier contre la destruction de son paysage urbain. La cohésion sociale qui en résulte se manifeste encore aujourd’hui dans d’autres dossiers. En 2014, une centaine de résidents de la coopérative Milton-Parc et de sympathisants se sont rassemblés à l’Hôtel-Dieu de Montréal pour protester contre sa fermeture.
Ville-Marie
Partagé; coopérative
Divers
Communauté Milton-Parc, syndicat de copropriété
Résidentiel
1979-1982
Situé dans un secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle – Mont-Sainte-Famille (du Parc et Prince-Arthur)
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