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Alerte citoyenne

Moulin et maison du meunier du domaine seigneurial de Mascouche

2085, chemin Sainte-Marie, Mascouche

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Publiée le : 25 janvier 2022

Dernière modification le : 10 juillet 2025

En novembre 2020, le manoir seigneurial de Mascouche a été démoli par la ville pour des raisons de sécurité, dictées par son service des incendies. Le moulin et la maison du meunier sont les seuls bâtiments encore existants sur le site et nous craignons pour leur survie. En effet, le manoir, tout comme le moulin et la maison du meunier, étaient cités par la ville et cela n’a pas empêché sa démolition.

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Moulin et maison du meunier du domaine seigneurial de Mascouche

Source: François Tétreault, s.d.

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Historique

Un premier moulin à scie est construit par Pierre Le Gardeur de Repentigny II, entre 1751 et 1755. En 1766, le seigneur Gabriel Christie fait ajouter un moulin à farine, mû par l’eau, au domaine seigneurial. Un bâtiment en pierre mentionné dans un acte de vente de la seigneurie datant de 1765 pourrait correspondre à l’actuelle maison du meunier. Entre 1774 et 1785, le moulin présente un mauvais état physique et fait l’objet d’une restauration ou d’une reconstruction. En 1819, un moulin à farine en pierre est érigé sur ce site par Peter Pangman. Un plan de 1830 confirme la présence du moulin nommé «Moulin du rapide». Les frères Corbeil, propriétaires du site à compter de 1881, réaménagent le moulin et la maison du meunier. À cette époque, le moulin sert encore à la mouture de la farine; une annexe, aujourd’hui disparue, hébergeait les équipements nécessaires à un moulin à scie. En 1930, le moulin est remis à neuf. Il perd sa fonction d’origine et devient essentiellement un lieu d’entreposage du matériel nécessaire à l’entretien de l’ancien domaine seigneurial.

En 1954, les Frères de Saint-Gabriel achètent les bâtiments pour y loger le Manoir Notre-Dame et en 1970, la Commission scolaire Duvernay loue les bâtiments afin d’y diriger l’École Le Manoir; le moulin servait alors de conciergerie. Vers 1997, le moulin est dépouillé de ses roues et de ses engrenages et la maison du meunier est vidée pour faire place à une cafétéria scolaire. La commission scolaire quitte les lieux en 2000 et plusieurs propriétaires se succèdent. Le moulin et la maison du meunier sont inoccupés de 2008 à 2015 et subissent plusieurs épisodes de vandalisme. En 2015, la Ville de Mascouche achète les bâtiments dans le but d’y créer un parc récréotouristique. Le moulin et la maison du meunier sont destinés à être rénovés pour accueillir un restaurant et l’accueil du parc.

Certains chercheurs émettent l’hypothèse que le moulin et la maison du meunier datent de 1765-1766 ou que les bâtiments actuels aient été construits entre 1861 et 1871, ils n’en demeurent pas moins un exemple de l’adaption d’une entreprise familiale aux conjonctures du 20e siècle. De plus, ces bâtiments continuent à témoigner de leurs précurseurs, tant par la fonction qu’ils remplissaient jusqu’en 1930, que par l’évocation qu’ils font de l’ancienne époque seigneuriale de Mascouche.

Fouilles archéologiques

Des fouilles archéologiques ont été réalisées par la firme Ethnoscope en 1986 et ont permis la découverte de fragments de poteries datant de l’an 900 à 1000 de notre ère. Un site archéologique historique (BkFj-6), un site archéologique préhistorique (BkFj-5), plusieurs zones à potentiel archéologique et des secteurs d’intérêt archéologique ont alors été mis à jour.

Valeur patrimoniale

Les moulins seigneuriaux sont très peu nombreux au Québec, surtout au sein d’un ensemble comme celui de Mascouche. Dans la région de Lanaudière, le moulin seigneurial fait figure d’exception. Il subsiste seulement cinq moulins, selon les données du Répertoire du patrimoine culturel du Québec (RPCQ). Il ne fait aucun doute que le moulin seigneurial de Mascouche offre une valeur de rareté, particulièrement à l’échelle régionale. L’extérieur du moulin est assez bien conservé et la pente du toit n’a jamais été modifiée, ce qui accentue son caractère d’authenticité. La maison du meunier a relativement bien traversé 250 ans d’histoire, sans trop de transformations majeures. Aussi, elle reste relativement près de son état ancien. Vraisemblablement, les maisons de meunier incluses dans un ensemble seigneurial sont très rares au Québec. Selon le RPCQ, celle de l’ancien domaine seigneurial de Mascouche représente le seul exemplaire dans la région de Lanaudière. À l’échelle de la province, seulement sept autres maisons de meunier subsistent aujourd’hui. Il ne fait donc aucun doute que la maison du meunier de Mascouche présente un intérêt patrimonial.

Éléments caractéristiques à protéger

Le moulin est caractéristique par sa souche de cheminée simple d’origine, par certains des planchers d’origine et par quatre niveaux qui restent encore accessibles. Dans les combles du moulin à farine, les pièces de la charpente sont postérieures à 1850. On peut encore apercevoir, au plafond du moulin, des cavités permettant d’insérer un élévateur à grains ainsi que les axes de meules et de roues. Additionnés à ses murs de pierre et sa charpente de bois, ces éléments lui confèrent une valeur d’art et d’architecture. Quant à la maison du meunier, il est possible qu’elle date de 1765 selon l’analyse de plusieurs études. Au point de vue stylistique, la maison du meunier présente les caractéristiques formelles de l’architecture de tradition française. Ces trois niveaux encore existants, sa charpente de bois et sa structure de pierres lui confèrent une valeur d’art et d’architecture.

Quel avenir pour les bâtiments?

En décembre 2020, la SODAM et son volet Société d’histoire de Mascouche ont adressé une demande de classement du moulin et de la maison du meunier au ministère de la Culture et des Communications. Cette demande a été appuyée par des acteurs majeurs de la mise en valeur du patrimoine bâti québécois. Depuis ce temps, la Société d’histoire a tenté à maintes reprises de faire un suivi relatif à sa demande, mais la réponse du gouvernement demeure la même : le dossier est actuellement en traitement et cela peut prendre du temps, voire plusieurs années, avant que la ministre se positionne sur le classement des bâtiments. Mais voilà que l’hiver est arrivé et que les bâtiments patrimoniaux sont toujours à la merci des intempéries. Combien d’autres hivers pourront endurer la charpente et les pierres de ces bâtiments?

 

Références supplémentaires – Liens externes

  • Municipalité ou arrondissement

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    Mascouche

  • Enjeu(x)

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    Protection du patrimoine

  • Propriétaire(s)

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    Public: municipal

  • Menace(s)

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    Vacant

    Manque d’entretien

    Vandalisme

  • Conception

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    Inconnu. Rénovations par Ernest Isbell Barott (1930)

  • Responsable(s)

    Ajouter

    Ville de Mascouche

  • Catégorie(s)

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    Culturel

  • Année de construction

    Ajouter

    Entre 1765 et 1871

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