Malgré certaines modifications – notamment l’ajout d’un étage mansardé et l’élimination d’un grand escalier à l’entrée, elle illustre l’architecture néoclassique en pierre des grandes villas du quartier Saint-Antoine. Son dégagement des rues voisines témoigne également de son cadre original alors qu’elle était installée au cœur d’un grand jardin. Après le décès de La Fontaine, la maison connaît plusieurs propriétaires et conserve sa vocation résidentielle, abritant au fil des ans une quantité variable de logements. En 1987, un projet d’aménagement force l’éviction des locataires et c’est à ce moment que l’histoire notable du bâtiment se révèle. L’année suivante, le conseil municipal adopte le règlement de citation de la maison La Fontaine par suite de la demande d’Héritage Montréal.
La maison a été sauvée de la démolition grâce à l’intervention d’Héritage Montréal en 1987. Elle a subi ensuite une reconstruction intérieure, mais elle est maintenant abandonnée depuis plus de 15 ans. Il s’agit de l’un des derniers témoins de l’ancien quartier Saint-Antoine, aujourd’hui traversé par de grandes voies de circulation. En 2011, l’îlot où se situe la maison a été acquis par un groupe d’investisseurs qui reconnaît l’intérêt patrimonial de cette résidence et entend l’inclure dans l’ensemble habitable qui s’érige autour d’elle. La maison La Fontaine demeure inoccupée, mais le zonage a été modifié afin qu’on puisse y loger un espace muséal ou commémoratif. Par ailleurs, les promoteurs ont entrepris de rétablir la toiture et certains éléments architecturaux dans un style proche de l’original. Cependant, l’occupation et l’animation futures de la maison restent incertaines.