Le Devoir résume bien l’ampleur du domaine aujourd’hui : « Le site en question comprend notamment les collèges privés Villa Maria et Marianopolis, qui accueillent respectivement des étudiants du secondaire et de niveau collégial. La résidence Bonsecours, un centre d’hébergement de soins de longue durée qui loge des dizaines de religieuses et qui emploie plusieurs travailleurs, pour un total de 102 personnes, se trouve également sur ce domaine. Ce dernier […] comprend aussi la Maison Notre-Dame du Sacré-Coeur, où demeurent 16 religieuses, de même que le centre administratif de l’organisation. » (Le Devoir, 21 juin 2023.)
L’annonce en juin 2023 de la mise en vente prochaine de cette grande propriété institutionnelle par la Congrégation Notre-Dame laisse craindre pour la protection à long terme de ce précieux ensemble, et pour la pérennité de la vocation éducative qui l’anime depuis plus de 150 ans. Bien qu’historiquement et géographiquement lié au territoire du mont Royal, le domaine est à l’écart du site patrimonial/arrondissement historique et naturel et ne bénéficie pas d’un statut de protection adéquat, permettant de garantir son intégrité. Tandis que le site est identifié dans sa totalité en tant que lieu historique national (une désignation fédérale qui n’est assortie d’aucune mesure de protection), seule la maison Monk est protégée par un statut d’immeuble patrimonial en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, et le périmètre de protection dont elle bénéficie ne permet qu’un contrôle restreint de ses abords. Plusieurs composantes paysagères importantes de l’ensemble, dont l’ancien verger – témoin exceptionnel du riche passé agricole du flanc ouest du mont Royal – et la plaine de jeux, sont donc désormais vulnérables aux pressions de développement. Le maintien des activités du collège Villa Maria sur le site est également à risque.
Informations supplémentaires : Lieu historique du Canada de Monklands / Couvent-Villa Maria