Extrait de la fiche du bâtiment sur le répertoire des propriétés municipales d’intérêt patrimonial de Montréal:
«Ce petit bâtiment, situé à l’intersection des rues Casgrain et Shamrock, a été construit en 1935 selon les plans de l’architecte en chef de la Cité, Donat Beaupré, qui a dirigé la conception de dizaines d’édifices municipaux durant les années 1930, 1940 et 1950. À l’origine, ce bâtiment servait de clinique d’inspection alimentaire pour la viande vendue au marché Jean-Talon voisin. Des normes strictes en matière d’approvisionnement en produits alimentaires sont adoptées par les autorités municipales en 1927, à la suite d’un épisode de fièvre typhoïde. Plusieurs cliniques de ce genre sont ainsi aménagées dans les différents marchés de la ville, apparus ou réaménagés dans le cadre des travaux de chômage du début des années 1930. Cet édifice, bien qu’il ait aujourd’hui perdu sa vocation originale, témoigne de l’évolution des services d’hygiène publique.
La clinique, réaménagée et agrandie vers 1958, est représentative de la production du début des années 1930 par son architecture Art déco. Ses lignes et volumes épurés, son accent mis sur la verticalité par des pilastres, des fenêtres étroites et des avancées verticales ainsi que son garde-corps stylisé la rattachent à ce style. Des jeux de briques dans le parapet et au sommet des pilastres, rehaussés par des solins de cuivre, complètent l’ornementation du bâtiment. La clinique forme un ensemble architectural d’intérêt avec deux immeubles voisins érigés à la même époque, également d’influence Art déco, soit le poste d’incendie no 31 et le pavillon principal du marché Jean-Talon.»
Le bâtiment est vacant depuis 2010. Il a fait l’objet d’un énoncé patrimonial en 2013. En 2014, l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie lance le projet d’aménagement urbain de l’avenue Shamrock. Le bâtiment fait partie des préoccupations de citoyens lors de la consultation publique lancée en 2016. Suite à une inspection, il semblerait que l’ensemble de la structure soit contaminé par la présence de moisissures. La Ville analyse présentement différentes possibilités d’usage, dans la perspective d’un redéveloppement de cet immeuble.