« Une page d’histoire se tourne au 305, rue de Bellechasse, à Montréal. La famille Shiff, qui occupait les lieux depuis 1948, vient de vendre son immense bâtiment à des promoteurs immobiliers, ce qui n’est pas sans inquiéter les quelque 80 artistes et autres locataires qui y louent des ateliers ou des bureaux. » Publié le mercredi 17 octobre 2018 par Radio-Canada.
Ce qui se passe présentement avec le 305 de Bellechasse, c’est comme le même mauvais film qui rejoue, sans arrêt et depuis des années à Montréal. Plusieurs d’entre nous ont déjà eu à déménager d’atelier pour les mêmes raisons et plus d’une fois. Les conséquences humaine et économique sont dramatiques à chaque fois. Il faut convaincre la ville qu’il est possible de faire du développement économique tout en protégeant les espaces de travail qui hébergent, entre autres, des artistes, artisans, travailleurs indépendants et des petites entreprises.
Il est inconcevable que la ville laisse les promoteurs privés et les spéculateurs dicter le développement des quartiers sans plan directeur et sans prendre en compte les répercussions qu’engendre un tel laisser faire. Notre présence sur le territoire est un élément important pour le développement culturel et économique de Montréal. Notre capacité à vivre avec la précarité a toujours bien des limites. La ville ne peut pas simplement continuer à nous mettre en vitrine pour attirer les touristes sans porter attention au fait que nous sommes constamment poussés hors de nos espaces de travail.