«La caserne no. 14, inaugurée en 1913, est l’une des vingt-deux casernes de pompiers construites à Montréal entre 1900 et 1918. La valeur historique de la caserne no. 14 repose sur le fait qu’elle témoigne, avec l’ensemble des casernes érigées depuis le dernier tiers du XIXe siècle, des efforts déployés par la Cité de Montréal pour lutter contre les incendies et constitue aussi un témoin de l’évolution de l’ancien quartier Saint-Jean-Baptiste.
La valeur artistique de l’ancienne caserne no. 14 réside notamment sur l’importance de son concepteur, l’architecte Louis-Roch Montbriand (1860-1923). Ce dernier est l’un des architectes importants de la région de Montréal au cours de la première moitié du XXe siècle à qui l’on doit également la conception de la caserne no. 16 (1041, rue Rachel Est, 1891), l’ancienne caserne no. 20 (181, rue Saint-Antoine Ouest, maintenant incorporée au Palais des Congrès, 1908) et la caserne no 27 (5252, avenue Gatineau, 1908).
Quoique modeste, l’édifice possède une valeur artistique qui témoigne d’une parenté dans certains de ses éléments avec le style Beaux-Arts prédominant à l’époque de sa construction. La façade principale de la caserne est caractérisée par sa symétrie et la présence de nombreux détails ornementaux, notamment les registres superposés, le contraste entre la brique de parement de l’étage et la pierre grise de parement du rez-de-chaussée percé de deux arches, et les consoles de pierre supportant les linteaux au-dessus des petites portes. La composition de la façade arrière est inspirée de l’architecture fonctionnaliste, caractérisée notamment par l’absence d’ornementation.
La valeur urbanistique de la caserne no. 14 se traduit par le fait qu’elle se démarque avantageusement des bâtiments environnants par son gabarit, l’ornementation de sa façade principale et sa vocation publique. La façade arrière de la caserne se démarque également par rapport aux maisons voisines sur l’avenue Coloniale par sa marge de recul et la présence de la tour à boyaux.
Finalement, la caserne no. 14 possède une valeur symbolique à l’échelle nationale. Implanté à l’intérieur d’un îlot résidentiel, cet édifice de deux étages constitue un point de repère physique sur la rue Saint-Dominique, un élément familier pour les résidants du secteur et un véritable symbole par son rôle d’acteur de premier plan dans la production d’œuvres réalisées dans le cadre du programme d’intégration des arts à l’architecture, au Québec. » (Propriétés municipales d’intérêt patrimonial, Ville de Montréal)