Le complexe est un exemple significatif des formes architecturales des années 1950, période de transition entre l’architecture traditionnelle (par sa symétrie et l’utilisation de la brique) et une expression moderne (surtout par son horizontalité). Il constitue un exemple de bâtiment gouvernemental réalisé dans le cadre du mouvement d’expansion du secteur public à la suite du deuxième grand conflit mondial. Cinq des six pavillons sont des volumes rectangulaires imbriqués les uns dans les autres variant de 2 à 4 étages, avec toit plat, fenêtres en bandeaux et façades de brique de couleur chamois.
L’intérieur du complexe répond aux principales fonctionnalités modernes, chaque pavillon correspondant à une fonction précise : le bloc A regroupe les bureaux, la cafétéria et une salle de cinéma autour d’une cour intérieure ; le bloc B contient des fonctions mécaniques et le bloc C un grand plateau de tournage, un des rares construits sur le modèle hollywoodien. Le bloc D, érigé en 1965, accueillait des studios d’animation, avant d’être loué à une compagnie privée. Le bloc E, construit en 1958, a été modifié en 1997, incluant ses façades, pour abriter une chambre forte réfrigérée contenant les archives vidéo. Le bloc F, construit en 1968, inoccupé quelques années avant le déménagement, est isolé du reste du complexe et de facture très différente et moderne (hauteur de cinq étages et façades de verre).
L’ONF affichait sur la façade principale son nom et un logo « L’homme qui voit ». Ce dernier, ajouté sur le bâtiment d’origine dans les années 60 a gagné une reconnaissance importante. Il a été retiré en avril 2019 et installé à l’intérieur des nouveaux bureaux en décembre 2019. Les lettres inscrites sur la façade du bâtiment et qui forment le nom de l’organisme sont des artefacts au même titre que son logo et l’ONF s’assurera de les retirer et de les préserver pour un usage à déterminer.