En janvier 2017, le comité d’étude des demandes de démolition (CÉDD) de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal s’est réuni pour étudier la demande d’autorisation de démolition déposée par le propriétaire pour les immeubles. Après avoir entendu le requérant, des représentants des services de l’arrondissement et des gens du public, notamment, les membres du CÉDD ont refusé la demande du propriétaire. En effet, une contre-expertise commandée par l’arrondissement a démontré « que le bâtiment [pouvait] être conservé » et que l’état de détérioration des immeubles observé début 2017 était attribuable, selon les faits portés à l’attention des membres du comité, « à la négligence du propriétaire dans l’entretien de son bâtiment qui n’a pas fait l’objet de travaux nécessaires durant plusieurs années. » En raison de l’importance patrimoniale et architecturale de ces immeubles, leur contribution à l’harmonie du cadre bâti de la rue, mais aussi en l’absence d’un projet de remplacement exceptionnel qui pourrait justifier la démolition et le fort risque de voir le site remplacé par un terrain vacant venant nuire à l’ambiance du quartier, les membres du comité ont jugé que la démolition n’était pas la voie à suivre et que la perte « de ce bâtiment représenterait une perte inestimable. »
Le 16 mai 2021, le journaliste Philippe Teisceira-Lessard de La Presse publiait un article intitulé Verrues urbaines, et le 4651-4657 rue Saint-André y est répertorié. On y apprenait que le propriétaire « n’en [était] pas à ses premières frictions avec une autorité municipale » puisque la Ville de Québec l’avait exproprié de la maison Pollack, « un bâtiment patrimonial qu’il aurait malmené », en avril 2021.
Malheureusement, les immeubles au coin des rues Saint-André et de Bienville, malgré leur importance patrimoniale et architecturale, sont toujours vacants et souffrent du manque d’entretien chronique que leur fait subir leur propriétaire. Toutefois, l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal est au courant de la situation et assure faire un suivi régulier du dossier. De plus, la Ville de Montréal a présenté son projet de refonte de son règlement d’occupation et d’entretien des immeubles, début mai 2023, pour se conformer aux nouvelles obligations de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme suite à l’adoption du projet de loi 69 en 2021. Bien que le nouveau règlement ne sera probablement pas adopté avant la fin de l’année 2023 ou début 2024, nous pouvons d’ores et déjà espérer qu’il permettra à la Ville d’user de ses nouveaux pouvoirs pour corriger la situation.
Références: